140 Jeunes femmes formées aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration en Côte d’Ivoire grâce au programme KALANCI

KALANCI, une initiative portée par le Conseil français des investisseurs en Afrique, le CIAN, et l’Union des Grandes Entreprises industrielles de Côte d’Ivoire, l’UGECI, est un programme de formation professionnelle et d’accompagnement sur mesure visant l’insertion des jeunes dans les secteurs de l’électricité et de l’hôtellerie-restauration. Lancé en septembre 2020 et mis en œuvre sur deux ans, il s’inscrit dans le cadre du programme ARCHIPELAGO, financé par l’Union européenne. Le projet KALANCI est déployé localement par RH Excellence Afrique (REA), qui est une Association créée par le CIAN à Abidjan pour améliorer la formation professionnelle en Afrique de l’ouest.

Le projet puise ses origines dans la volonté de lutter contre les difficultés d’insertion des jeunes dans le monde du travail. L’objectif est de proposer aux jeunes une offre de formation de type dual (c’est-à-dire combinant enseignement théorique et mise en pratique) pertinente et cohérente avec les besoins des entreprises et les opportunités d’auto-emploi. 

Le dispositif KALANCI dans le secteur de l’hôtellerie – Restauration : qu’est-ce que c’est ? 

Le dispositif KALANCI répond aux attentes des employeurs – hôteliers, restaurateurs, gérants de restauration collectives, de blanchisseries – qui recherchent des compétences opérationnelles, dans ce secteur en tension. Par ailleurs, l’objectif est de répondre également aux attentes des jeunes qui souhaitent se diriger vers un métier d’avenir. Ils veulent développer leurs compétences techniques et comportementales, acquérir de l’expérience professionnelle afin de s’insérer sur le marché du travail via le salariat ou l’entreprenariat. 

Parmi les aspects innovants de ce projet, on notera que les compétences pédagogiques sont fournies à 100% par la Côte d’Ivoire. Concrètement 140 femmes, âgées de 18 à 40 ans, sont formées durant 3 mois aux métiers d’employée d’hôtel, de responsable de blanchisserie et de commis de cuisine, au sein de l’Ecole Professionnelle Yarani, sise au Plateau-DOKUI. Les 140 apprenantes du programme ont été réparties sur 7 promotions de 20 élèves, dont 5 promotions de commis de cuisine, et 2 promotions d’employée d’hôtel. La formation financée par le fonds d’urgence de l’union européenne est gratuite pour les participantes qui ont été sélectionnées en fonction de leurs aptitudes, de leurs motivations et de leur engagement à suivre la formation dans son entièreté.

La directrice de l’école, Madame Marie Odile CACHIA, n’hésite pas à partager son enthousiasme d’avoir pris part au programme KALANCI. Selon elle, « Proposer des formations courtes qualifiantes et professionnalisantes a été une expérience nouvelle pour l’école. Le constat était là : beaucoup de femmes cherchent des formations courtes soit, parce qu’elles n’ont pas le niveau initial pour suivre une formation diplômante et ont quitté le monde des études, soit parce qu’elles souhaitent avoir une formation rapide afin de s’insérer le plus vite possible sur le marché du travail pour gagner leur vie… Nous avons voulu nous impliquer dans le programme KALANCI pour répondre à ce besoin ».

Une apprenante, Madame Melissa AKA, issue de la deuxième promotion de commis de cuisine confirme ce constat et témoigne : « J’ai toujours voulu faire une formation en cuisine et en pâtisserie, j’ai entendu parler du programme KALANCI sur les réseaux sociaux, je me suis inscrite… et ce fut une belle expérience. Ce qui m’a beaucoup marqué, c’était la pratique. Même si revenir à l’école n’est pas toujours facile, nous avons eu tout le cadre nécessaire pour apprendre et progresser ».  

Le contenu des cursus de formation a été élaboré par l’Ecole YARANI en collaboration avec les employeurs et RH Excellence Afrique. Avec plus de 280 heures de cours, les cursus mettent l’accent sur la pratique professionnelle et l’acquisition de compétences utiles dans l’entreprise par le biais de travaux dirigés, de mises en situation, de travaux en atelier/cuisine et de retours d’expériences.

En complément, pour favoriser l’insertion et mettre toutes les chances de leur côté, les étudiantes ont reçu des formations de base en numérique (pour faire leur CV, écrire un mail, etc.), et des conseils en matière d’attitude professionnelle et de présentation (softskills) dispensées par SIMPLON Côte d’Ivoire. Celles qui avaient un projet d’en entrepreneuriat sont accompagnées par Côte d’Ivoire Entreprises Développement (CIED). 

La mise en stage : pilier de l’insertion des jeunes 

L’objectif du dispositif est de donner toutes les clés nécessaires aux apprenantes pour intégrer le monde du travail. Le processus associe donc à ces modules de formation une période de stage. C’est ainsi que le programme s’est rapproché du Groupe ACCOR qui gère 6 hôtels à Abidjan, en lui proposant d’accueillir les apprenantes dans ses établissements. « ACCOR est un grand groupe qui est engagé dans tout ce qui est diversité et inclusion. On croit en la valeur des actions sociales. L’objectif du projet KALANCI correspond précisément à nos aspirations en donnant une chance à des personnes motivées. C’est pour cela qu’à la première rencontre quand on nous a présenté le projet nous nous sommes tout de suite engagés à être un partenaire. Et aujourd’hui le résultat est là car nous accueillons dans nos hôtels beaucoup d’apprenantes de Kalanci et elles figurent parmi nos meilleures collaboratrices » relate, Monsieur Amoul COLY, Directeur des Ressources Humaines Afrique du Groupe Accor. 

Quel bilan tirer ?

100 jeunes femmes ont maintenant complété ce parcours et 40 autres le compléteront au cours de l’année 2022. Pour l’école Yarani, les résultats obtenus à ce stade du projet sont satisfaisants. « Nous avons compris qu’il était possible d’aménager le programme de BT cuisine dans un parcours condensé, en capitalisant sur les cours pratiques essentiellement. Au vu des retours que nous avons reçu des stages pour les premières promotions, le résultat est très encourageant puisque les hôteliers ont apprécié le travail de ces femmes, et pour certaines d’entre elles, il leur a été proposé de continuer au sein de l’entreprise, sous forme de stage professionnel ou d’embauche… Nous comptons continuer ce genre de formation. Par ailleurs, le programme KALANCI a été l’occasion pour l’école de s’approcher davantage du milieu professionnel, car nous somme sans arrêt à la recherche de partenaires capables d’intégrer nos élèves dans leurs entreprises, et nous avons eu là une belle opportunité pour atteindre cet objectif », affirme Madame CACHIA, directrice de l’école.

Du côté des professionnels, le bilan est très positif également. « On peut dire que nous sommes à 100% satisfait car nous n’avons eu à déclarer aucun incident majeur » déclare Monsieur Coly, avant de renchérir « Cela fait plus de 10 ans que je suis dans le métier, on n’a jamais eu autant de volume d’apprenant sur une école seulement, et pourtant je n’ai reçu aucune critique de la part des chefs d’équipes. Dans aucun de nos hôtels, les équipes RH ne sont venues pour se plaindre des stagiaires qui leur ont été affectées, bien au contraire, ils souhaitent en recevoir plus. Juste sur cette base, je pense que ce partenariat est un grand succès, et je tire un bilan hyper positif. Aujourd’hui ces femmes sont inscrites dans notre base de données et constituent un vivier de compétences pour nos besoins actuels et futurs ». 

Pour les bénéficiaires également l’aventure avec KALANCI est un succès. « J’ai vécu une très belle expérience. Il y avait beaucoup de chose que je ne connaissais pas. J’ai pu acquérir beaucoup de connaissance de la part de mes professeurs… Le stage au Novotel Plateau a été parfait, il y a beaucoup de choses que j’ai découvertes sur place lors de ma formation pratique. J’ai acquis beaucoup d’expérience avec mon tuteur de stage et la gouvernante », commente Madame Denise Oulai, apprenante en employée d’hôtel issue de la première promotion. Pour Madame Melissa AKA, ayant suivi la formation en commis de cuisine « Avant je ne faisais pas grand-chose, je faisais un peu la cuisine africaine. Avec la formation j’arrive à faire beaucoup de pâtisserie, des biscuits, des croissants, des pizzas et autres… J’ai aujourd’hui une certaine maitrise des recettes… Après la formation et le stage, j’ai postulé pour un poste dans la grande distribution et on m’a appelé pour un entretien. J’espère que ceci inaugurera une nouvelle page de ma vie professionnelle »

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